1 Juil 2025
Pression de fonctionnement des pompes à chaleur : tout ce qu’il faut savoir
La pression de fonctionnement d’une pompe à chaleur (PAC) est un paramètre clé pour assurer son rendement et son bon état. Une pression adéquate dans le circuit de chauffage permet à la PAC de transférer efficacement la chaleur captée (dans l’air, le sol ou l’eau) vers votre installation intérieure. À l’inverse, une pression trop basse ou trop élevée peut entraîner des pannes, une baisse de performance et même endommager l’appareil.
Quelle est la bonne pression pour une pompe à chaleur ?
Pour les PAC domestiques (air-eau, air-air), la pression « normale » se situe généralement entre 1 et 1,5 bar. Cette plage recommandée est similaire à celle d’une chaudière traditionnelle et correspond souvent à la zone verte du manomètre de la PAC. Elle garantit un fonctionnement optimal en assurant une circulation correcte de l’eau dans tout le circuit de chauffage, y compris jusqu’aux étages supérieurs si votre logement en comporte. En dessous de 1 bar, la pression est insuffisante pour un fonctionnement fiable. Au-delà d’environ 2 bars, on considère que la pression devient élevée de manière anormale.
Il existe toutefois des variations selon le type de pompe à chaleur et son installation. Les PAC géothermiques (systèmes sol-eau ou eau-eau) fonctionnent souvent avec une pression légèrement plus élevée, idéalement entre 1,5 et 2 bars. Cela s’explique par la configuration de ces circuits fermés enterrés ou immergés, qui peuvent nécessiter un léger surplus de pression pour bien circuler dans les capteurs souterrains. En revanche, pour une PAC aérothermique (air-eau ou air-air), rester dans la plage classique de 1 à 1,5 bar suffit amplement.
Qu’en est-il des différences entre marques ? Dans la pratique, les valeurs de pression recommandées sont très similaires d’un fabricant à l’autre. Par exemple, Atlantic préconise une pression comprise entre 1 et 1,5 bar sur ses PAC air-eau (repère de la zone verte du manomètre). De son côté, lors de la mise en service d’une PAC Daikin, l’installateur la règle typiquement autour de 1,5 bar (pouvant aller jusqu’à ~2 bar selon le modèle).
De manière générale, toutes les grandes marques (Daikin, Mitsubishi, Hitachi, Saunier Duval, Atlantic, Panasonic, etc.) suivent ces mêmes ordres de grandeur. La bonne pression pour votre pompe à chaleur est donc universelle : autour de 1 à 1,5 bar à froid (et éventuellement jusqu’à ~2 bars pour les systèmes géothermiques). Une PAC bien dimensionnée et en bon état maintiendra sa pression naturellement dans ces limites en fonctionnement normal.
Note : Ne confondez pas la pression d’eau du circuit de chauffage avec la pression du gaz frigorigène à l’intérieur de la PAC. Le fluide frigorigène circule dans un circuit fermé sous des pressions bien plus élevées (plusieurs dizaines de bars en phase de compression).
Par exemple, avec un fluide courant comme le R410A, la pression côté haute température peut atteindre environ 26 bar à 45 °C de condensation. Ces pressions de gaz sont gérées automatiquement par le compresseur et les organes internes, et ne sont pas mesurées par le manomètre utilisateur. Lorsque l’on parle de « pression de la PAC » pour un particulier, on fait donc référence à la pression de l’eau dans le circuit de chauffage (ou d’antigel dans un circuit géothermique), laquelle est mesurée par le manomètre de l’appareil.
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Comment contrôler et régler la pression d’eau d’une pompe à chaleur ?
Un technicien contrôle la pression d’un système de pompe à chaleur à l’aide de manomètres. Sur les PAC domestiques, le manomètre intégré (à aiguille ou digital) permet de vérifier facilement la pression de l’eau circulant dans le chauffage.
Vérification de la pression
La plupart des pompes à chaleur sont équipées d’un manomètre intégré, généralement en façade de l’unité intérieure (module hydraulique) ou sur une conduite. Il peut s’agir d’un cadran analogique à aiguille avec zones colorées, ou d’un affichage numérique sur l’écran de contrôle. Ce manomètre indique en temps réel la pression de l’eau dans le circuit de chauffage. Il est conseillé de le consulter régulièrement, surtout en début de saison de chauffe, pour s’assurer que l’aiguille reste dans la plage normale (zone verte).
Si l’aiguille se déplace dans la zone rouge du manomètre, c’est le signe d’un problème de pression à corriger. Sur certains modèles, une alerte ou un code erreur peut également apparaître en cas de pression trop basse ou trop haute. Par exemple, une PAC Daikin peut se mettre en sécurité et afficher un voyant rouge si la pression chute en dessous du seuil minimal (zone rouge basse du cadran).
Remettre la pression à niveau (pression trop basse)
Si votre PAC manque de pression (par exemple manomètre sous 1 bar), il faut rajouter de l’eau dans le circuit. L’opération est similaire à celle sur une chaudière : localisez le robinet de remplissage de l’installation de chauffage, appelé aussi vanne de remplissage ou disconnecteur. Ce dispositif, généralement placé sur le réseau hydraulique à proximité de la PAC ou de la chaudière, relie votre circuit de chauffage au réseau d’eau potable.
Ouvrez lentement ce robinet de remplissage afin de laisser l’eau entrer dans le circuit, tout en surveillant l’aiguille du manomètre. Une fois que la pression atteint la valeur souhaitée (idéalement autour de 1,2 à 1,5 bar à froid), refermez correctement le robinet. N’allez pas au-delà de ~1,5 bar en remplissant, pour éviter une surpression inutile. En procédant par petites touches et en refermant bien la vanne, vous remettrez la pression à niveau en toute sécurité.
Diminuer la pression (pression trop haute)
À l’inverse, si la pression est trop élevée (par exemple au-delà de 2 bar, aiguille en zone rouge haute), il convient de purger un peu d’eau du circuit. D’abord, assurez-vous que le robinet de remplissage n’est pas resté ouvert par mégarde (sinon, fermez-le). Ensuite, vous pouvez utiliser soit un purgeur (sur un radiateur ou sur la PAC) soit la soupape de sécurité du circuit pour évacuer un peu d’eau et faire redescendre la pression.
Le plus simple est de desserrer légèrement un purgeur de radiateur (de préférence à l’étage le plus haut) et de laisser couler de l’eau dans un récipient pendant quelques secondes. Surveillez le manomètre en même temps : lorsque la pression revient dans la plage normale (autour de 1,5 bar), refermez le purgeur. En éliminant ainsi le surplus de liquide, la pression diminuera mécaniquement.
En résumé, régler la pression d’une PAC consiste à ajouter de l’eau si elle est trop basse, ou à en retirer si elle est trop haute, jusqu’à retrouver ~1 à 1,5 bar à froid. Ces manipulations restent à la portée d’un particulier soigneux.
Néanmoins, précaution : si vous devez intervenir très fréquemment parce que la pression chute régulièrement ou remonte sans raison, ne forcez pas sur les réglages. Une baisse ou hausse persistante indique un problème sous-jacent qu’il faudra résoudre. Il est déconseillé d’ajuster la pression tous les jours sans traiter la cause racine, au risque d’endommager l’appareil. En cas de doute, faites appel à un professionnel pompe à chaleur qualifié plutôt que d’insister.
Pression trop basse d’une pompe à chaleur : causes et solutions
Une pression trop basse se manifeste généralement par un manomètre sous la barre de 1 bar, voire à 0 si la perte est majeure. De nombreuses PAC comportent une sécurité qui arrête le chauffage si la pression descend trop bas (aux alentours de 0,5 bar) afin de protéger le compresseur et éviter un fonctionnement à sec. Par conséquent, un manque de pression peut entraîner un arrêt complet du chauffage ou de la production d’eau chaude, et ce bien avant que la PAC n’endommage ses composants. Il ne faut donc pas négliger une chute de pression : en plus de diminuer le confort thermique, elle peut réduire la durée de vie de la pompe à chaleur (fonctionnement en saccades, surchauffe de la résistance d’appoint, etc.) et générer des coûts de réparation importants si on laisse traîner.
Pourquoi la pression baisse-t-elle ?
Les causes d’une baisse de pression dans une PAC sont similaires à celles d’un chauffage central classique : le plus souvent, c’est le signe qu’il y a une fuite ou une défaillance dans le circuit. Voici les principales causes possibles :
1. Fuite sur le circuit de chauffage
Une canalisation percée, un raccord qui suinte, un radiateur qui goutte, voire une fuite interne au module hydraulique de la PAC. Ce sont des pertes d’eau qui font chuter la pression progressivement.
2. Fuite ou problème au niveau du vase d’expansion
Si le vase d’expansion (le réservoir tampon qui absorbe les variations de volume d’eau) est dégonflé, percé ou que sa valve fuit, il ne joue plus son rôle. Une fuite au vase d’expansion se traduira par une perte de pression continue. Vous pouvez tester la valve du vase : si de l’eau en sort en appuyant, la membrane est percée et le vase est à remplacer.
3. Air dans le circuit de chauffage
La présence d’air emprisonné peut fausser la pression (souvent, la pression lue baisse après purge de l’air). Des bulles d’air peuvent s’accumuler suite à un remplissage initial mal purgé, ou par dégazage de l’eau au fil du temps. Il faut alors purger les radiateurs et la PAC pour évacuer cet air, ce qui aura pour effet de stabiliser la pression.
4. Filtres encrassés
Un filtre encrassé (filtre à tamis sur le circuit, ou filtre à boues) n’entraîne pas directement une baisse de la pression statique, mais il peut causer un dysfonctionnement du circulateur et donner l’impression d’un manque de pression (circulation d’eau réduite). En cas de doute, nettoyez les filtres de l’installation.
5. Usure ou défaillance interne
Plus rarement, une baisse de pression peut être due à un problème du système interne de la PAC – par exemple une micro-fuite dans l’échangeur interne eau/eau, ou un défaut du compresseur qui provoquerait un arrêt et refroidissement anormal de l’eau. Ce type de panne s’accompagne généralement d’autres symptômes (bruit, code erreur).
Que faire en cas de pression trop basse ?
La première chose est de remettre de l’eau dans le circuit pour retrouver une pression normale. Si après avoir remis à ~1,5 bar, la pression redescend en quelques heures/jours, c’est qu’il y a une fuite ou un problème à résoudre. Inspectez visuellement votre installation : pas de trace d’eau sous la PAC ou aux raccords ?
Vérifiez aussi les purgeurs automatiques (ils peuvent parfois rester ouverts et « cracher » de l’air et de l’eau). Si vous détectez une fuite apparente sur un radiateur, un tuyau, appelez un plombier pour la réparer. En absence de fuite visible, le coupable est souvent le vase d’expansion (panne courante).
Un chauffagiste pourra contrôler la pression d’azote du vase et le changer si nécessaire. Enfin, purgez l’air du circuit aux différents étages, puis refaites l’appoint en eau. Une fois ces actions effectuées, la pression devrait se stabiliser.
À savoir : si vous êtes obligé de rajouter de l’eau très souvent (par exemple chaque semaine), n’insistez pas – cela signifie probablement une fuite importante ou un vase d’expansion HS. Mieux vaut contacter un professionnel pour un diagnostic approfondi. Continuer à faire tourner une PAC en perte de pression sans régler le problème peut aggraver la panne (corrosion par apport d’eau neuve, surchauffe). Par ailleurs, trop d’appoints en eau peuvent entraîner un excès de tartre ou d’air dans le circuit, ce qui est aussi néfaste. En attendant la réparation, laissez la PAC en veille si la pression chute sous le minimum de sécurité, pour éviter les arrêts intempestifs.
Pression trop haute d’une pompe à chaleur : causes et solutions
À l’opposé, une pression trop élevée dans le circuit de chauffage de la PAC peut aussi poser problème, même si c’est plus rare. On parle de surpression quand le manomètre dépasse habituellement 2 à 2,5 bars à froid, ou qu’il approche la limite de la zone rouge haute. Sur une installation en état normal, la pression à froid est ~1,5 bar et peut monter vers 2 bars à chaud (sous l’effet de la dilatation de l’eau).
Mais si vous voyez la pression frôler les 3 bars, attention : c’est le seuil où la soupape de sécurité du circuit doit s’ouvrir pour évacuer l’excès d’eau, afin de protéger l’installation. Des gouttes ou un filet d’eau s’échappant du tuyau de décharge près de la PAC indiquent justement que la soupape est en train de délester la pression. Une pression anormalement haute peut endommager certains composants (joints, échangeur…) si elle perdure, et témoigne là aussi d’un dysfonctionnement à corriger.
Quelles sont les causes d’une surpression ?
Plusieurs problèmes internes peuvent conduire à une montée en pression incontrôlée :
1. Vanne de remplissage mal fermée
C’est une cause très fréquente. Si le robinet de remplissage (disconnecteur) n’a pas été refermé correctement après une remise en pression, de l’eau peut continuer à entrer lentement dans le circuit en permanence. Au bout de quelques heures ou jours, la pression grimpe au-delà de la normale. Il faut toujours vérifier que ce robinet est bien fermé après usage.
2. Vase d’expansion défectueux
C’est l’autre cause majeure. Le vase d’expansion, chargé d’absorber l’augmentation de volume de l’eau quand elle chauffe, peut tomber en panne (perte de son air, membrane percée…). Dans ce cas, dès que la PAC monte en température, l’eau se dilate sans aucun tampon : la pression peut alors grimper très vite jusqu’à déclencher la soupape. Un vase d’expansion hors service doit être remplacé sans tarder.
3. Présence d’air dans le circuit
Ironiquement, du surplus d’air peut aussi causer une pression anormale. Des poches d’air bloquées dans les conduites empêchent l’eau de circuler correctement, ce qui fait monter la pression côté pompe (effet de surchauffe locale). La PAC peut « pousser » en pression pour essayer de faire passer l’eau. La solution consiste à purger l’installation afin d’évacuer cet air, puis de remettre de l’eau. Après purge complète, la pression reviendra au niveau normal.
4. Défaut du compresseur
Un compresseur mal réglé ou en fin de vie peut, dans certains cas, provoquer des comportements aberrants (par exemple envoyer trop de puissance, créant une surchauffe du circuit et une montée en pression). Ce type de cause est plus rare et s’accompagne souvent d’un code erreur. Si le compresseur est en cause, il faudra faire appel à un professionnel pour réparer ou remplacer la pièce.
5. Autres problèmes du circuit
Une circulation d’eau insuffisante (pompe de circulation encrassée, échangeur bouché) peut empêcher la dissipation correcte de la chaleur, et donc faire grimper la pression locale. Inversement, un débit d’eau trop élevé en permanence (par ex. une vanne interne qui laisserait passer trop d’eau du réseau) peut surcharger le circuit. Ces scénarios sont moins courants. En général, la PAC se mettra en sécurité avant d’exploser la pression, heureusement.
Comment résoudre une pression trop haute ?
La surpression requiert d’identifier et corriger sa cause, car baisser la pression n’est qu’un traitement symptomatique. En urgence : si vous constatez 3 bars ou plus, n’hésitez pas à purger un peu d’eau (comme décrit plus haut) pour la faire redescendre sous 2 bars, et coupez la PAC.
Ensuite, vérifiez immédiatement le disconnecteur – était-il bien fermé ? Contrôlez ensuite le vase d’expansion : en l’absence de fuite apparente, c’est souvent lui le responsable. Tapotez sa paroi (son creux métallique) : si vous n’entendez pas de zone d’air ou si de l’eau sort de la valve Schrader, la membrane est probablement percée.
Seul un professionnel pourra remplacer ou regonfler le vase correctement. En attendant son intervention, vous pouvez laisser légèrement ouvert un purgeur afin de maintenir la pression en dessous de 2,5 bars dès que la chauffe démarre, mais c’est du provisoire. Pensez également à purger l’air des radiateurs, car une purge peut parfois suffire à corriger une montée en pression due à des poches d’air.
Heureusement, la plupart du temps, la sécurité de la soupape 3 bar et le vase d’expansion font leur travail en cas de surpression : ils évacuent le trop-plein d’eau chaude pour éviter un accident. Si malgré tout la pression « s’emballe » fréquemment ou dépasse la limite, n’insistez pas. Mieux vaut appeler un chauffagiste pour un contrôle. Il vérifiera les organes de sécurité, le circulateur, le compresseur, et remettra l’installation en ordre.
Et côté marques ? Les situations de trop de pression concernent toutes les PAC, quel que soit le fabricant. On voit souvent des utilisateurs inquiets d’avoir 3 bars sur leur pompe à chaleur Atlantic ou un excès de pression sur leur Daikin Altherma (le maximum permis sur une Altherma est de 4 bars).
En réalité, les causes et solutions sont les mêmes pour Atlantic, Daikin ou une autre marque, car le circuit hydraulique fonctionne de manière standard. Assurez-vous donc des points mentionnés ci-dessus (vanne de remplissage fermée, purge de l’air, contrôle du vase d’expansion).
Atlantic recommande de maintenir sa PAC dans la zone verte du manomètre (~1 à 1,5 bar) et de faire appel à un pro en cas de surpression persistante. De même, Daikin prévoit des sécurités et codes erreur si la pression sort des plages tolérées – il convient dans ce cas de purger un peu d’eau et de faire diagnostiquer le vase d’expansion ou le compresseur par un technicien agréé.
En somme, trop de pression sur une PAC est un problème à prendre au sérieux, mais bien géré il se résout par les méthodes classiques de chauffage (purge, vérification des organes de sécurité, entretien professionnel).
Conclusion : bien surveiller pour bien chauffer
Maintenir la bonne pression de fonctionnement de votre pompe à chaleur est indispensable pour optimiser ses performances et prévenir les pannes. En pratique, retenez qu’une PAC air-eau ou sol-eau doit afficher environ 1 à 1,5 bar à froid pour fonctionner au mieux.
Dotez-vous du réflexe de vérifier le manomètre de temps en temps, surtout lors des changements de saison. En cas d’anomalie (trop bas ou trop haut), agissez sans attendre : remettez de l’eau ou purgez l’excès selon le cas, tout en cherchant la cause sous-jacente. Un entretien régulier par un professionnel (nettoyage des filtres, contrôle du compresseur, test du vase d’expansion, etc.) est fortement conseillé tous les un à deux ans.
Cela garantira la longévité de votre pompe à chaleur et la sécurité de votre installation. Avec ces précautions, vous profiterez d’une chaleur douce et économique tout l’hiver, l’esprit tranquille. Chauffez bien, surveillez bien… et votre pompe à chaleur vous le rendra !